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La chasse et les espèces exotiques envahissantes

Un territoire historiquement lié à la chasse

Une chasse visant à réguler les populations de grands ongulés

La chasse est une des composantes importantes du territoire du parc national et forge en partie son identité. Si elle concourt à la régulation des densités de gibier, la chasse constitue un facteur de lien social.

Chaque hiver, les chasseurs entrent dans les forêts pour la chasse au grand gibier : chevreuils, sangliers et cerfs. En l'absence de grand prédateurs, la chasse permet de réguler les populations de grands ongulés sauvages dont le nombre n’a cessé de s’accroître depuis plusieurs décennies. Plusieurs modes de chasse sont pratiqués sur le territoire du Parc national de forêts : battue, chasse à l'affût, etc. Ils rassemblent différentes générations, autour d’une connaissance de la nature et d’un savoir-faire.

 

Les chasseurs, acteurs du territoire

Mais l’activité des chasseurs ne s’arrête pas pour autant le reste de l’année. Ils assurent aussi l'entretien des chemins et des cabanes, la prévision et le bilan des plans de chasse, et la contribution aux suivis de population. La chasse rythme la vie de plus de 3 000 pratiquants sur le territoire. En outre, nombreux sont les chasseurs qui viennent d’autres régions pour participer à des chasses au cerf et au sanglier. La chasse au petit gibier et aux oiseaux de passage est également pratiquée, mais dans une moindre mesure.

La chasse dans le Parc national de forêts

L’activité de chasse fait partie intégrante de la vie des forêts du territoire. Dans cette région représentative des forêts feuillues en France métropolitaine, la pratique de la chasse se doit d’être un modèle dans sa mise en œuvre. Le Parc national de forêts a vocation à devenir un territoire de gestion cynégétique d'excellence.

Les enjeux et les modalités de la chasse sont adaptés aux différents zonages du Parc national de forêts :

  • Dans la réserve intégrale, la chasse est interdite par le décret de création (article 4). Par contre, la « régulation » des populations de trois espèces d'ongulés sauvages (cerf, chevreuil, sanglier) est possible et organisée sous la responsabilité du Parc national. L’enjeu est de concilier l'évolution naturelle de la forêt avec la présence de grands ongulés sauvages. La régulation de ces espèces vise à limiter les dégâts aux cultures et à la régénération forestière en évitant tout effet de « réserve ». Une concentration excessive de ces espèces sur un même périmètre mènerait à la dégradation du milieu forestier et des espaces agricoles alentour.
  • Dans le cœur, l’objectif est l'excellence dans la gestion cynégétique. Elle vise la suppression des pratiques artificielles (agrainage, grillage,...) et une cohabitation harmonieuse et sûre entre la chasse et l’accueil du public.
  • Dans l’aire d’adhésion, la gestion ne dépend pas directement du Parc national. L'objectif est de faire la promotion d’une chasse exemplaire.

 

Les Espèces exotiques envahissantes (EEE)

Le Parc national se positionne comme un territoire moteur quant à la sauvegarde de sa riche biodiversité, qu'elle soit ordinaire ou remarquable. Il contribue ainsi aux engagements internationaux, européens et nationaux pour enrayer la perte de biodiversité et la dégradation des écosystèmes.
Les causes d’érosion de la biodiversité sont connues et les espèces exotiques envahissantes (EEE) constituent une menace pour environ un tiers des espèces terrestres et contribuent à 60% des extinctions connues à l’échelle mondiale.

 

Qu'est-ce qu'une EEE ?

Les espèces exotiques envahissantes (EEE) dans un territoire désignent « certains animaux ou végétaux dont l’introduction par l’Homme, volontaire ou fortuite, sur ce territoire représente une menace pour les écosystèmes, les habitats ou les espèces indigènes avec des conséquences écologiques, économiques et sanitaires négatives» (source : UICN).  

Quelles conséquences ? 

L’expansion d’une EEE a pour principale conséquence une baisse de biodiversité à l’échelle locale par prédation, compétition, introduction de pathogènes, hybridation, etc. et l’espèce introduite se développe en lieu et place de la flore ou de la faune indigène. 

De plus, les EEE peuvent modifier les conditions écologiques du milieu où elles s’installent (jussie à grandes fleurs, robinier faux-acacia…) et/ou présenter un risque sanitaire ou économique pour l’Homme (berce du Caucase, ambroisie, ragondin, frelon asiatique…).

Quelles réglementations ?

Face à ce constat, le règlement européen n° 1143/2014 relatif à « la prévention et à la gestion de l’introduction et de la propagation des espèces exotiques envahissantes », a généré dès 2014 des obligations envers les Etats membres en vue d’assurer une lutte cohérente et efficace vis à vis des EEE préoccupantes pour l’Union Européenne.

En droit français, cela se traduit par la publication en 2017 d’une stratégie nationale relative aux espèces exotiques envahissantes pour répondre aux attentes du Comité français de l’UICN et décliner des actions au niveau régional, puis local. 

Quelles actions ? 

La stratégie nationale est déclinée en Plans régionaux d’actions en Grand Est et en Bourgogne-Franche-Comté qui définissent des listes hiérarchisées d’espèces selon leurs impacts connus ou potentiels et leur comportement invasif. Cette catégorisation permet de prioriser les actions à mener avant et après l’introduction en fonction des espèces. 

Des retours d’expériences de différents acteurs qui ont testé des méthodes de lutte contre certaines espèces sont également centralisés et diffusés pour transmettre les bonnes pratiques et agir de manière concertée.

Les EEE dans le Parc national de forêts

Le territoire du Parc national de forêts est globalement moins atteint par ce phénomène que les régions naturelles voisines mais n’en est pas exempt pour autant. 

Lorsqu’une EEE est installée, il est souvent trop tard pour l’éradiquer et il faut alors se contenter de la gérer pour limiter ses impacts négatifs. 

Le développement d’espèces exotiques envahissantes doit être suivi avec attention (Renouée du Japon, Ambroisie à feuilles d’armoise, écrevisses américaines, etc. ) à l’échelle du Parc national mais la base fondamentale pour lutter contre les EEE c’est la prévention pour avant tout éviter l’introduction de ces espèces.

Prévenir et agir, donc réglementer, faire preuve de prudence, contrôler, mais avant tout éduquer, diffuser l’information et surveiller sont les maîtres mots pour agir localement.